Clara Ysé

Chant

« Pas la peine de la connaître pour deviner que CLARA YSÉ a une personnalité forte, et un parcours peu ordinaire. Découvrir sa voix androgyne, presque lyrique, étrangement maniérée (plus encore que celle de Barbara dans ses envolées les plus apprêtées), chantant en français, en anglais et en espagnol des textes à l’épaisseur littéraire, dans des arrangements d’un autre temps, est à même de provoquer un rejet immédiat… ou une curiosité qui, vite, tournera à l’addiction. C’est là que nous nous sommes retrouvés, aspirés par la puissance étrange de ces six chansons – et notamment du fascinant Le monde s’est dédoublé. C’est seulement après que l’on a appris qui elle est : la fille d’Anne Dufourmantelle, philosophe et psychanalyste qui s’est noyée en 2017 en tentant de sauver des enfants. Clara Ysé a écrit ces chansons après le drame. Elles sont douloureuses, vivantes, sensuelles, et portent en elles la force tellurique de la  renaissance. » – Valérie Lehoux, Télérama

Clara Ysé commence la musique à l’âge de 4 ans, en étudiant le violon. C’est à l’âge de 8 ans qu’elle découvre le chant, par  l’intermédiaire d’une professeur qui la prend sous son aile. Les grandes voix lyriques, puis celles de la chanson, française ou latino-américaine, la bercent depuis l’enfance. De Maria Callas à Mercedes Sosa, en passant par Janis Joplin et Barbara, elle aime écouter ce que les voix, la particularité des timbres, racontent. La musique est un langage dans lequel elle trouve un espace de liberté inaltérable.
C’est à l’adolescence que sa mère lui offre sa première guitare. Clara Ysé sort alors des sentiers du chant lyrique et de la musique classique. Son amour de l’écriture, et de la poésie, la poussent d’abord à mettre en musique des poèmes. Élevée en partie par une femme colombienne et des grands-parents madrilènes, elle écrit en français, mais ne compose qu’en espagnol.
Clara Ysé perd sa mère, Anne Dufourmantelle, en juillet 2017. Elle écrit alors ses premières chansons dans sa langue maternelle. C’est une façon pour elle de réapprendre à parler.
Son premier EP, – Le monde s’est dédoublé – est une renaissance.
Clara Ysé est accompagnée par des instrumentistes virtuoses, qui viennent chacun d’univers très distincts, et dont le point de rencontre est leur familiarité avec le bassin méditerranéen.
Yulian Malaj, co-compositeur et co-auteur de deux titres de l’EP, chante également des secondes voix tout au long des titres de l’EP. D’origine albanaise, ayant vécu toute sa vie en Grèce, il est bercé depuis sa jeunesse par les polyphonies arméniennes.
Naghib Shanbehzadeh, batteur et percussionniste d’origine iranienne, joue avec son père, depuis son enfance, dans les plus grands festivals de jazz et de world music.
Camille El Bacha, pianiste concertiste et compositeur, donne des concerts dans des festivals renommés de musique classique. Il finit ses études au CNSM de Paris dans la classe de Jean- François Zygel, tout comme Marc Karapétian, le bassiste de l’EP.

La recherche et l’exploration de multiples formes de langages sont au coeur de l’engagement musical de Clara Ysé. Après des études en classe préparatoire, puis en philosophie à La Sorbonne, et au Conservatoire Régional de Paris, c’est au langage scénique qu’elle s’intéresse, et à l’art de l’acteur, en prenant des cours à l’Ecole du Jeu. À sa passion pour la scène vient s’associer un amour du cinéma, et des images. Les heures qu’elle passe enfant à observer son père peindre dans son atelier la poussent également à s’aventurer du côté des images en réalisant son premier clip, qui sortira début avril.
Cet EP est une façon pour elle de réapprivoiser le monde, de le réenchanter.
Le lyrisme de son univers, la fête et la joie qui se dégagent des morceaux, en font un objet follement vivant.
Musicalement, et poétiquement, cet EP est le témoignage intime d’une naissance. Les six titres de l’EP sont écrits l’année suivant la mort de sa mère. Ils sont, pour Clara Ysé, un hymne à la vie libre et vivante. Traversé par la perte, et la nuit, cet EP est un cri d’Amour qui rend grâce aux aubes nouvelles.
Le monde s’est dédoublé est aussi une ode à l’Amitié. Celle qu’elle partage avec les instrumentistes qui l’accompagnent.
Celle qui permet d’unir les êtres dans la tempête, et de faire danser la mer.