Une présence lumineuse et confiante, une voix qui va décrocher les étoiles, un fort instinct de vie placé dans le chant et la danse, un amour de l’aube – des projets comme des rencontres – et de larges horizons : Isabelle Georges rayonne de tout cela à la fois. Sur scène, interprète et souvent conceptrice de ses propres spectacles, elle fait entendre tout un héritage artistique et culturel inspirant, qui concilie comédie musicale, chanson française, musique classique, jazz et musique yiddish.
Passeuse de répertoires
Ce melting-pot de musiques et de langues est à l’image d’un esprit libre et curieux de tout, aiguisé dès l’enfance. L’univers familial dans lequel Isabelle Georges grandit – mélomane et musicien, humaniste et ouvert – est plein de promesses qui germent en elle, comme un sursaut vital dont l’énergie plus jamais ne la quittera, après plusieurs années d’hospitalisation. La comédie musicale lui permet de trouver sa propre voix en marge du soprano dramatique maternel, de revitaliser son corps par la danse et de faire ses premières armes sur scène dans Barnum de Jean-Paul Lucet. Elle suit le Cours Florent; ses modèles d’alors sont Judy Garland – à qui elle consacre son premier spectacle en 2005 –, Barbra Streisand, Raymond Devos, Jacques Brel…
« J’aime les chansons qui ont pu résonner à une certaine époque et qui résonnent différemment aujourd’hui, mais tout aussi fortement, dit-elle. Je me considère comme passeuse, surtout pas passéiste ! »
Comédie musicale et tour de chant
Isabelle Georges transmet avec une générosité sans limite tous les répertoires qui la touchent et la nourrissent, prête à toutes les expériences musicales, mais sensible à l’excellence plus qu’à la profusion. Elle apprivoise les grandes pages de la comédie musicale – surtout celle des années 1940, qu’elle adore – comme de la chanson française, et met sa créativité au service de spectacles qu’elle imagine comme des rêves qui se réalisent : Une étoile et moi, Padam Padam, Broadway en chanté, Amour Amor, Happy End et le petit dernier, Isabelle Georges Oh La La !.
Pour Broadway Symphonique ou plus récemment C’est si bon, elle sollicite la participation d’orchestres symphoniques. Cet éventail de propositions lui permet de se produire dans des salles aussi différentes et prestigieuses que le Théâtre des Champs Élysées, le Musikverein de Vienne, le Concertgebouw d’Amsterdam, la Philharmonie de Paris, le Bal Blomet, le Festival d’Édimbourg ou encore celui de Radio France Occitanie Montpellier, qui l’accueillent avec les différents complices de ses aventures musicales.
La force des rencontres
Car Isabelle Georges, dotée d’une foi inconditionnelle en l’autre, n’avance pas seule, bonifiant les rencontres qu’elle a pu faire au fil de son parcours : ce furent d’abord des mentors comme le danseur, chorégraphe et pédagogue américain Matt Mattox et le chanteur Jean Salamero qui l’aida à trouver sa voix hors des circuits de formation conventionnels; puis Frederik Steenbrink, chanteur et directeur musical, et Cyrille Lehn, son arrangeur de prédilection, les piliers de sa troupe de musiciens fidèles. Elle collabore également avec le Sirba Octet pour des programmes de musique yiddish, ainsi qu’avec Jeff Cohen ou Bruno Fontaine pour des programmes aux reflets tantôt cabaret, tantôt comédie musicale ou musique classique.
« Les rencontres peuvent tout faire basculer dans une vie, confie t-elle. C’est ce qui est formidable. » À travers cette pluralité de répertoires et de collaborations se dégage la cohérence d’une artiste passionnée, traçant le chemin de sa vie à travers les musiques qu’elle aime, qu’elle incarne et qu’elle transmet.
Voici quelques clichés d’un concert de Isabelle Georges au Festival 1001 Notes :