Nicolas Repac

Guitare

Né à Albi le 11 décembre 1964, Nicolas Repac aime à dire que sa vocation musicale est née devant la mire de la télévision, fasciné enfant par les accents solennels du Te Deum de Charpentier. Dans une famille modeste peu portée sur la musique, il développe une passion précoce, nourrie des disques de ses sœurs, du rock vintage de la discothèque familiale (Chuck Berry, Bill Haley), puis du psychédélisme de Pink Floyd ou du White Album des Beatles. À 13 ans, il reçoit sa première guitare, achetée au supermarché du coin. Dès lors, il passe des heures enfermé dans sa chambre à rejouer d’oreille Bob Dylan, Bob Marley ou Deep Purple, avant de se mettre à composer sous l’influence de Charlélie Couture, Gainsbourg et des poètes Baudelaire ou Rimbaud.

Après des études de philosophie, il fonde un premier groupe post-punk à l’anglaise, découvre le jazz (Armstrong, Billie Holiday, Miles Davis), et monte à Paris pour intégrer le CIM. Mais son parcours bifurque lorsqu’il réalise des jingles pour Radio France Lyon : il découvre alors synthés, boîtes à rythmes, sampleurs et ordinateurs — les outils de sa future signature sonore. Dès les années 1990, il s’impose comme créateur de textures hybrides, influencé par la jungle, le hip-hop et Björk.

Il rencontre ensuite Arthur H, avec qui il noue une collaboration déterminante : Trouble-Fête en 1996 marque le début d’une aventure artistique riche de six albums, dont L’Homme du Monde (Victoire de la musique 2008). En parallèle, il se lance en solo avec La Ville (Label Bleu, 1997), puis Swing Swing (No Format, 2004), odyssée électro-jazz autour des années 30. Suivent deux albums avec la chanteuse malienne Mamani Keita, fusionnant musique mandingue, jazz et dub.

Repac aime aussi explorer la parole poétique : La Grande Roue (2007) flirte avec la chanson onirique, L’Or Noir (2009) et L’Or d’Éros (2014) — tous deux réalisés avec Arthur H — mettent en musique les grandes voix de la littérature créole et érotique. Avec Black Box (2012), il rend hommage au blues à travers des samples anciens réinventés dans un cadre résolument moderne. Il travaille aussi pour le cinéma, signant les musiques de 21 nuits avec Pattie (Larrieu), Les Enfants du 209 rue Saint-Maur ou Le Poulain (Sapin).

Curieux de toutes les cultures, producteur exigeant (Abou Diarra, Dobet Gnahoré), il poursuit une œuvre aussi foisonnante qu’inclassable, récompensée par le Grand Prix Charles Cros pour L’Or Noir.

En 2025, Nicolas Repac initie un nouveau chapitre avec Trans Cover Express, un projet musical audacieux qu’il conçoit comme un train à grande vitesse reliant les grands noms du classique, du rock et de la chanson. Avec une formation à géométrie variable mêlant guitare électrique, cordes, batterie et textures électroniques, il revisite Mozart, Nirvana, Vivaldi, Bashung ou Amadou & Mariam dans des arrangements poétiques et puissants. À ses côtés : Mirabelle Gilis (violon), Olivier Koundouno (violoncelle), Patrick Goraguer (batterie) et Ludovic Joyeux (traitement sonore).

Avec Trans Cover Express, Repac poursuit son œuvre de passeur et d’inventeur, faisant dialoguer les répertoires et les époques dans une fresque musicale libre, immersive et profondément contemporaine.