La course folle de Tim Dup, son 3ème opus, promet de faire danser les beaux jours ! L’artiste confie en souriant, avoir pris ô combien du plaisir à l’écrire et le composer. On le croit. L’album est un concentré de gourmandises. On y retrouve une plume accomplie, des textes ciselés, pop’isés de soleil. On y découvre une voix affranchie de son air juvénile, maîtrisée de plus belle, ce timbre qui s’amuse et louvoie d’octave en octave. Il lui en a fallu des heures de scènes depuis Mélancolie heureuse (2017), pour oser jouer d’elle, jusque dans les arrangements. Il lui en a fallu du travail pour flirter les refrains avec légèreté.
Dans son disque précédent, l’artiste interrogeait en mineur l’avenir de la planète, le poids du temps et le sens de la transmission. 2020 et son lot d’incertitudes ont évanoui, tournée et tergiversations. Qu’en restera-t-il ? Son auteur répond en majeur et choisit de twister l’intensité de la vie, la beauté de l’éphémère, panache d’élégance moderne et de sincérité.
L’univers est une aventure. Tim Dup a ce don de nous emmener dans le royaume de la métaphore. « Je distille le jour, j’alambique les nuages ». Il file son écriture dans les champs lexicaux des effluves et du ciel. Il teinte sa musique d’une liberté nouvelle. L’artiste accorde désormais son piano solitaire aux échos d’autres musiciennes, d’autres musiciens : cordes, harpe, flûte, guitares, rythmes, basse
électrique, et deux pianistes de génie, Thomas Enhco et Alexandre Tharaud. Il unit sa voix à celles de trois femmes artistes, Anaïs Demoustier, pour la première fois chanteuse, Aurélie Saada et Marguerite dite Saane. Un parti pris féminin ?
Des sensibilités en traits d’union et l’envie de chanter, ensemble !
Chaque titre raconte un fragment d’histoires, chaque chanson scande des images de cinéma. Tim Dup poétise l’amour – L’avventura et nous promène dans la chaleur des villes italiennes, des hauteurs de Naples et de Montecalvario, jusqu’aux souvenirs d’enfance par les chemins de Toscane – Dolce ricordo. Il fait danser l’ivresse – D’alcool et de paysages et s’envole bercer Osaka. « Je plante des fleurs, les autres les cueilleront pour moi ». Cet album est né pendant notre premier confinement, entre les fruits naissants du vignoble, le soleil
généreux du printemps et l’immobilité suggérée. Tim a eu envie de chalouper les ondes, de mouvementer les sons. Juste pour te plaire, titre prologue, cadence la balade.
Ce cru 2021 est délicieux, Tim Dup lumineux. On y retrouve ses fragances inspirées du réel et ses compagnons fidèles. L’amitié et la complicité dans la création ont créé une émulsion particulière dans l’entourage de l’artiste. Pavane co-produit ses albums depuis son premier EP. Hugo Pillard réalise un à un ses clips. Diane Sagnier retrouve la photographie et les réalisations visuelles. Fab Dupont a repris, pour cette nouvelle édition, les rênes du mixage. Si Tim écrit, compose, arrange et produit ses chansons, il n’est pas seul. Il aime s’entourer et mettre au jour le talent des autres. La course folle est une aventure collective.
Un troisième disque de haut vol qui raconte La légèreté précieuse et nous déploie du Soleil vers Les cinquantièmes hurlants.
Un album gourmand de chansons. Tim Dup lance les invitations des retrouvailles ensoleillées, il est temps de dérider l’hiver, vers la course folle de l’été !