Sans doute le plus grand génie de l’opéra en son temps, Haendel nous livra dans ses opéras des pages parmi les plus somptueuses du répertoire baroque. Entretenant des relations musicalement éblouissantes (mais parfois humainement mouvementées) avec les chanteurs vedettes de son époque, il leur confiait des rôles en or, avec des airs taillés à leur mesure, et d’autres tantôt d’une virtuosité terrifiante, tantôt d’une beauté mélodique ineffable. Ces airs figurent, légitimement, dans le panthéon lyrique actuel.
Ainsi la soprano Francesca Cuzzoni prêta-t-elle sa voix fabuleuse, assortie d’un panache éclatant (Prima Donna oblige !) à la première Cléopâtre ou encore à la première Rodelinda. Et c’est au mythique Senesino, qu’il incomba de créer des rôles phares de castrat comme Giulio Cesare. De son côté, Giovanni Carestini, l’un des grands rivaux de Ariodante ou Ruggiero dans Alcina.
Il faut donc aujourd’hui se montrer à la hauteur de ces stars de légende si l’on veut rendre justice aux chefs-d’œuvre haendelien. Un défi que relèvent haut la main Philippe Jaroussky et Emöke Baráth aux côtés des musiciens de l’Ensemble Artaserse. Timbres sublimes, phrasé musical à se mettre à genoux, virtuosité transcendante, prestance du jeu, ils mettront à leurs pieds la foule des spectateurs dans la lignée de leurs illustres prédécesseurs.
Le Quatuor Akilone, lauréat du Concours International de Quatuors à Cordes de Bordeaux 2016, jouera en première partie du concert.