Que ça soit par la musique, le cinéma, ou même la littérature, la Turquie, riche de ses 10 000 ans d’histoire est incontestablement le pays qui révèle le mieux la richesse et l’éclectisme des goûts musicaux entre l’Asie et l’Europe.

Quand on pense à la Turquie, des images de mouettes, de cormorans, de chats, et de contes sur la Route de la Soie, se défilent dans nos têtes. Rajouter à cela un fond musical – et même si vous n’y connaissez pas grand-chose, vous savez de quoi témoigne cette musique, vous savez que son essence même est de susciter les rêves, les possibilités de gloire, d’amour et de pouvoir, tout comme l’histoire aime le rappeler. Cette musique éveille en nous le sentiment d’immortalité, de répétition, d’erreurs et de corrections – un peu comme un reflet de la vie. Et les producteurs et compositeurs de musique jouent de cette richesse reconnue et convoitée.

Alors suivez-moi, je vous emmène rencontrer le compositeur de musique le plus connu de Turquie : Toygar Isikli.

Toygar Işıklı est un compositeur de musique de film, producteur de musique et chanteur turc.

Sa formation est aussi complète que diversifiée : il a suivi des études vocales à l’Université de Marmara. Il a obtenu sa maîtrise en composition à l’Université d’Istanbul MIAM (Center for Advanced Studies in Music), ainsi que son diplôme en musicologie et en théorie musicale. Et pour finir, il a étudié la musique de film au Berklee College of Music, à Boston. Grace à cela, il a pu collaborer avec des compositeurs et académiciens de renom tels que Hasan Uçarsu, Kamran İnce, Pieter Snapper, David Osbon, et Nail Yavuzoğlu pour ses travaux et recherches sur le jazz, la musique du XXe siècle, la musique classique turque et la musique classique occidental.

La plupart des gens qui connaissent Toygar Isikli, le connaissent à travers ses mélodies émotives qu’il produit pour les séries turques. L’histoire et le charme fou des acteurs et actrices mis à part ce sont les partitions éthérées et architecturales créées par Toygar Isikli qui habillent avec force et délicatesse l’histoire de la série. Toygar sait manier la musique et ses instruments de façon à ce que chaque partition embrasse chaque scène et chaque émotion.

Toygar Isikli, est le compositeur principal de la compagnie Ay Yapim, la plus importante société de production de séries télévisées turques. Et comme les connaisseurs des séries turques aime le souligner : Avec sa musique, d’une certaine manière, on comprend tout !

Du piano au violon, du saz aux cymbales, de la batterie au violoncelle, et même de l’accordéon, Toygar bouleverse les sens. Et toute personne écoutant sa musique se retrouve à passer de la mélancolie, à l’euphorie, de l’angoisse au calme, en une note ou deux.

Attention, vous allez vous faire embarquer dans un tout nouveau monde !

« Yasak Ask » de la série à succès Aski Memnu, que l’on pourrait traduire par L’Amour interdit , reflète à la perfection la frustration, la tragédie et les limites à ne pas franchir entre Bihter et Behlul, le couple maudit de la série. À travers « Yasak Ask », on a beau savoir que ça ne peut que mal finir, on ne peut s’empêcher d’espérer une meilleure version de leur histoire. 

Avec Kuzey Guney, littéralement Nord Sud, Toygar a fait du générique un véritable résumé de tout ce que la série allait nous proposer comme aventures et émotions. 

 

Entre le timbre des percussions, les notes de piano, la flûte et les sons orchestraux, on se retrouve à vivre un véritable ascenseur émotionnel.

Dans la série Karadayi , aussi connu sous le nom de L’oncle en noir, la douce mélodie de « Feride & Mahir » de Toygar, est un véritable baume au cœur, puisque la série est remplie de tragédies et de suspense, cette musique apaise les nerfs et le émotions des téléspectateurs.  

Avec la série Cesur ve Guzel (le Brave et la Belle), on retrouve la magie que peut nous faire vivre Toygar, qui avec les sons staccato du piano et le son mélancolique du violoncelle dans « Aci Ask », nous rend capable de voir le visage et les expressions de Suhan, la Guzel (Belle) de l’histoire. Un tourbillon d’émotions dans le plus grand calme !

Avec le drama turc Kara (l’amour sans fin), qui a remporté plusieurs prix à l’étranger dont l’International Emmy Award 2017 de la meilleure série telenovela, Toygar a enchanté les téléspectateurs avec une musique divinement romantique et dramatique. Il a fait en sorte de révéler toute la beauté et la puissance du saz, du violon et du piano.
Et ça n’a fait que crédibiliser l’histoire d’amour rocambolesque de Kemal Nihan, un amour digne d’un conte de fée qui se bat continuellement contre les réalités de ce monde, mêlant douleurs insoutenables et miracles espérés.

Il y a tant d’autres exemples, dans tant d’autres séries… Chaque musique fusionne avec l’histoire, ses personnages, les décors et s’accorde à la perfection du début à la fin à la série. On ne peut rester indifférent à la musique de Toygar Isikli. Puisque les séries turques sont travaillées de façon à toucher à la réalité de la vie, ses bons et mauvais moments, chaque mélodie nous rappelle : un moment de notre vie, un espoir brisé, un amour voué à l’échec, un amour qui vaut la peine de se battre, des sacrifices obligés, des regrets éternels… Et note par note, la musique de Toygar Isikli nous réconciliera avec nous-même, ou pas. 

En tout cas, elle vous bouleversera !

Et tout comme l’a exprimé une internaute : ce n’est pas juste de la musique. C’est une combinaison de sentiments et d’émotions de tous les amours inachevés et des histoires non racontées.

Je vous laisse avec Eysan, l’air le plus populaire qu’il ait écrit au cours de ces 12 dernières années.

Ouafa Zaidi