Avez-vous déjà imaginé en rêve d’assister à votre propre enterrement ? C’est de ce fantasme qui a traversé l’esprit de beaucoup d’entre nous qu’est parti le pianiste compositeur Jean-François Zygel pour proposer à Nicole Corti et au chœur Spirito de célébrer avec lui ses propres funérailles… auxquelles il assistera, bien vivant, reliant et commentant de ses improvisations virtuoses ou planantes les chants merveilleusement doux et consolateurs des femmes et des hommes venus l’entourer.
Tissant des extraits d’œuvres sacrées de Purcell, Mozart, Bach, Fauré, Poulenc, Rachmaninov, Stravinsky, Ligeti ou Duruflé, ainsi qu’un grand Kaddish en araméen qu’il a composé pour la circonstance, Jean-François Zygel invente et joue un Requiem imaginaire qu’il réinvente chaque soir au gré de son inspiration…
«Un chœur nouveau, mobile, chorégraphié, habite l’espace en vagues successives, mouvements qui définissent l’effectif et l’énergie de l’œuvre sur le pupitre. Bach, Mozart, Fauré, Duruflé, Rachmaninov, Poulenc, Ligeti… seront les facettes d’une rosace multicolore qui se veut ensoleillée, au service d’une cérémonie imaginée dans la complicité avec Jean-François Zygel, maître d’un piano improvisateur exceptionnel, par son habileté créatrice et virtuose. Chœur et piano, agiles et poètes, dialogueront et accompagneront les auditeurs dans un monde sonore où tout est possible. »
Nicole Corti
«Lorsque j’ai enterré mon père il y a trente ans, j’étais encore élève au Conservatoire. Mon père n’était pas religieux. Pour la cérémonie, au cimetière de Montmartre, j’ai fait venir un certain nombre d’amis musiciens. J’ai composé des pièces, j’en ai choisi d’autres, inventant une sorte de requiem à ma manière. Il y a dix ans, quand ma mère est morte, je savais que les questions de religion et d’identité n’étaient pas sans importance pour elle. Cependant, cela aurait été la trahir que de faire entendre de la musique sacrée. J’ai donc inventé un rituel plus personnel, plus singulier. Quelque temps après, j’ai lu le livre de la sociologue Michèle Fellous, une amie de ma mère. À la recherche de nouveaux rites m’a fait prendre conscience que je n’étais pas le seul pour qui inventer un rituel avait été alors une nécessité. Cela m’a donné l’idée d’un Requiem imaginaire, qui ne serait ni celui de Mozart, ni celui de Fauré, mais un ensemble de pièces choisies ou composées par moi. La rencontre avec Spirito et Nicole Corti m’a permis d’imaginer une cérémonie mêlant le chœur et le piano, l’intensité des prières traditionnelles à la liberté de mes méditations musicales. »
Jean-François Zygel