par Morgane Gander
Vous commencez à le savoir : ce que l’on aime chez 1001 Notes, c’est le mélange des genres.
Loin de les opposer les uns aux autres et d’en diviser les publics, nous aimons les considérer comme les affluents d’un même fleuve, qui prendraient leur source au même endroit : la musique classique. Et pour cause, quelle que soit l’époque, le courant ou le style, l’idée qu’elle est la base de tout n’est pas loin de faire l’unanimité, autant chez les interprètes que chez les compositeurs. Zoom sur trois itinéraires singuliers et inspirants, tous menant à des univers totalement approuvés par l’équipe 1001 Notes.
Pierre Henry : les bruits du réel
Il est en quelque sorte l’un des précurseurs de la musique électro. En 1946, sa rencontre avec le chercheur, compositeur & théoricien Pierre Shaeffer marque un tournant décisif dans sa carrière. Pionnier de la musique concrète, qui se caractérise par l’utilisation de sons enregistrés dans la vie réelle, Shaeffer entraîne Henry sur les chemins encore peu explorés de l’électroacoustique. De cette collaboration, qui se prolongera par la suite en une réelle amitié, va naître Symphonie pour un homme seul, oeuvre fondatrice de ce genre nouveau. Si Pierre Henry s’est assez vite éloigné des formes traditionnelles d’interprétation et de composition, il en a découvert les bases au Conservatoire de Paris, à la fin des années 1930. C’est l’occasion de constater qu’une formation académique ouvre des possibilités bien plus vastes que le consacré récital. Et nous, on aime bien l’idée que nos 1001 notes puissent aussi bien venir d’une trompette ou d’un piano que d’un animal, d’un train, ou d’un orage…
Chapelier Fou : métamorphoses envoûtantes
Depuis les années 2000 Chapelier Fou, de son vrai nom Louis Warynski, fascine le public par son mélange unique et subtil de la musique classique et de la musique électro. S’il commence par étudier le violon au conservatoire de Metz, il est rapidement attiré par l’exploration de possibilités créatives offertes par l’électronique. Il se dirige alors vers de nouveaux horizons musicaux, et expérimente d’autres mondes sonores au moyen d’outils tels que les samplers ou les séquenceurs, qui lui permettent de moduler et transformer le son de son violon. Cette fusion des genres lui confère alors un style unique, qui mêle harmonieusement les mélodies à d’audacieuses textures électroniques. Chapelier Fou est devenu l’une des figures emblématiques de la scène électro française. Son approche expérimentale a ouvert de nouvelles perspectives dans le paysage musical contemporain, tout en suscitant un vif intérêt pour la fusion des genres et des styles.
Chapelier Fou x Ensemb7e sera en concert à la Patinoire Olympique de Limoges le 27 juillet à 21h !
Thylacine : l’architecte sonore
Formé au conservatoire d’Angers, Wiliam Reuzé, dit Thylacine, s’inscrit lui aussi dans ce courant expérimental où fusionnent harmonieusement le classique et le contemporain. Passionné de musique depuis l’âge de cinq ans, il commence par apprendre le violoncelle avant de se tourner vers le saxophone, puis vers ce monde encore intrigant de la musique électronique. Inspiré par des artistes tels que Jean-Michel Jarre et Kraftwerk, il expérimente synthétiseurs et logiciels de productions musicales, sans pour autant abandonner sa formation classique, qu’il continue d’intégrer à son art. Pour le vingtenaire qu’il est à l’époque, cette transition n’est pas à envisager comme un changement de route ou une bifurcation, mais plutôt comme une progression évidente et organique de sa pratique. Auteur de plusieurs albums salués par la critique (« Transsiberian » en 2015, inspiré par son voyage en train à travers la Russie, et « Roads, Vol. 1 » en 2019, où il a exploré les paysages sonores de différentes régions du monde ) Thylacine réussit avec grâce le pari d’établir un pont indéfectible entre la musique classique et la musique électronique.