Anthony Jouravsky : « À chaque fois, je raconte deux histoires différentes tout en restant la même personne »

Anthony Jouravsky : « À chaque fois, je raconte deux histoires différentes tout en restant la même personne »

samedi 26 juin 2021

Lauréat du prix de la Ville de Limoges, Anthony Jouravsky jouera le 5 août prochain au Jardin de l’Évêché. Spécialiste du piano, mais aussi de la contrebasse, l’artiste nous confie ses projets pour l’avenir. Entretien avec ce jeune talent.

Depuis combien de temps la musique fait-elle partie de votre vie ?

Je fais de la musique depuis l’âge de 5 ans, donc je pratique depuis plus de 14 ans. Je fais du piano depuis que j’ai 5 ans et de la contrebasse depuis l’âge de 7 ans. En fait mes parents sont aussi musiciens et ils m’ont poussé pour que je fasse de la musique et notamment du piano et par la suite de la contrebasse. Puis j’ai vite été inscrit au conservatoire. Actuellement, je suis en première année de licence pratique musicale et ethno-musicologie à Rueil-Malmaison.  

Pourquoi le piano ?

J’ai choisi le piano parce que j’aimais bien en jouer et parce que mes parents en faisaient. Quand je les écoutais jouer, cela me plaisait. Par la suite, ma mère a commencé à me donner quelques conseils, donc cela m’a aidé. Ensuite, pour la contrebasse, je pense que c’est parce que mes parents jouent un répertoire jazz, et forcément je me suis inspiré d’eux. Donc dans la lignée de mes parents, mon père se mettait à la batterie, ma mère au piano et moi à la contrebasse. Mais la principale raison, c’est que cela me plaisait énormément. Pour ce qui est de la contrebasse, je me suis spécialisé dans le jazz.

Idéalement, vers quel style de musique souhaitez-vous vous diriger ?

Concernant le piano, je souhaite me diriger dans un répertoire classique. J’essaie vraiment de me spécialiser dans le classique avec ma professeure. Dans tous les cas, le programme que je vais jouer, ce sera du tout-classique : du Beethoven et bien d’autres. Pour ce qui est de la contrebasse, je pratique cet instrument à côté de mes études, principalement dans un registre jazz. J’aimerais bien essayer d’avoir une double carte : faire à la fois du piano et de la contrebasse. Ces deux instruments me plaisent et je n’ai pas envie d’arrêter ni l’un ni l’autre. Je joue donc dans deux styles différents mais à chaque fois, je raconte deux histoires différentes tout en restant la même personne. 

Qu’avez-vous ressenti quand on vous a remis le prix de la Ville de Limoges ?

Déjà, du soulagement ! C’est quand même un stress de jouer devant un public ! De plus, ça faisait longtemps que je n’avais pas joué devant un public à cause de la pandémie. J’ai ressenti du stress en jouant face au public, au jury,  à mes anciens professeurs, à mes parents… Je n’avais pas joué depuis longtemps devant ces derniers. Jouer un nouveau programme, qui plus est après avoir fini un cycle et en commencer un nouveau… C’est beaucoup de stress ! C’était comme finir un chapitre et en ouvrir un nouveau. Cela mettait un point final à ma scolarité sur Limoges, et marquait un commencement car ça m’a permis d’avoir accès à de nombreux festivals. Bien que ce prix ne m’ait pas permis en soi de poursuivre mes études, cela m’a aidé pour, par exemple, me présenter  dans le cadre du festival 1001 Notes et, rien que cela, c’est déjà bien !

Etes-vous inspiré par la carrière d’un d’artiste ? Si oui lequel et pourquoi ?

En fait, j’essaie de m’inspirer des grands. Bien évidemment de Richter, même si je sais que je n’arriverais jamais à un tel niveau d’excellence mais j’essaie de m’en inspirer pour créer mon propre son au piano.  Quand je joue, j’essaie de me faire plaisir le plus possible. Sinon, j’aime beaucoup Kissine.
J’aime aussi beaucoup les pianistes russes, ma professeure de piano, Réna Shereshevskaya, est russe d’ailleurs. Elle m’a donné le goût de cette musique, tout comme à ses anciens élèves : Alexandre Kantorow qui est venu l’année dernière au festival, Lucas Debargue, et bien d’autres. J’écoute aussi beaucoup ses élèves qui sont devenus des concertistes mondialement connus. Et c’est leurs parcours qui sont vraiment inspirants pour moi.

Quels sont vos projets d’avenir ? Voulez-vous faire de la musique votre métier ?

Je sais que c’est très compliqué mais oui j’aimerais beaucoup ! Je souhaite que cela se concrétise et évidemment en faire mon métier. Mais je suis encore jeune, j’ai encore le temps de faire mes études et de découvrir beaucoup de méthodes, beaucoup d’apprentissages, beaucoup d’écoutes… En fait, j’aimerais bien à la fin devenir musicien mais je sais que le parcours est long et qu’il risque d’être compliqué. Il faut quand même essayer. Je ne veux pas dire que je suis ambitieux parce que cela serait prétentieux mais en quelque sorte j’aimerai beaucoup continuer dans cet objectif. Je suis dans la musique depuis que tout petit, mes parents et mes professeurs m’ont poussé à Limoges, et puis maintenant à Paris.
La pédagogie m’intéresse aussi beaucoup. Être professeur me plairait je crois, il faut essayer d’allier les deux. J’essaie de trouver ma voie. Je ne suis pas encore fixé ; j’ai eu mon bac l’année dernière et là je suis en première année de licence. Pour le moment, je vais essayer de valider ma licence puis je verrai l’année prochaine comment cela se passe, en fonction des nouvelles rencontres.

Propos recueillis par Théoxane Moreau.

Ne manquez pas le concert Lauréat, Prix de la ville 2021 le 5 août prochain, à 18h30 dans les jardins du palais de l’Evêché à Limoges. Pour continuer la soirée en musique, avec Lucas Debargue, réservez vos places ici