A l’affiche du spectacle Avis de grand frais, conçu exclusivement pour le Festival 1001 Notes 2023, la chanteuse soprano Axelle Fanyo nous parle de sa démarche, de son parcours et de son amour des mots. 

 

-Pouvez-vous vous présenter rapidement, nous décrire votre parcours?

Je suis chanteuse d’opéra, mais j’ai d’abord été violoniste. J’aurais pu en faire mon métier mais j’ai ensuite découvert le chant et ça a été un véritable coup de foudre. Même s’il existe évidemment un sous-texte lors d’une interprétation instrumentale, le rapport au texte est différent dans le chant, il est plus direct. Lorsqu’on chante, on est surtout là pour en défendre le sens et l’histoire, et c’est ce qui me plaît le plus.

-Vous préparez spectacle sur la thématique de la mer, pouvez-vous nous parler de ce choix?

L’idée d’un spectacle sur la mer n’est en fait pas la mienne, on me l’a proposée et j’ai tout de suite accepté. C’est un thème qui ne cessera jamais d’être inspirant et j’ai aussi été très enthousiaste à l’idée de travailler avec Samuel Jean, que je connaissais déjà. J’aime aussi le fait de devoir créer un spectacle ensemble, de proposer une création collective.

-Comment avez-vous choisi les textes et les morceaux, comment préparez-vous ce spectacle?

Le programme est encore en cours d’élaboration, mais le projet est d’interpréter de la musique au chant et au piano à partir des textes qui seront dits par Yvon le Men. Il s’agira de textes qu’il a lui-même écrit et d’une sélection de poèmes d’autres auteurs, que nous choisirons ensemble. Une fois que le squelette textuel sera achevé, nous nous y grefferons avec la musique.

Le mélange des styles et des disciplines permet-il selon vous de rendre la musique classique plus accessible ?

Je pense que la musique classique est plus accessible que ce que l’on dit, mais la mêler à d’autres styles la rend plus intéressante. C’est une manière de se rappeler que toutes les musiques viennent de là, que la musique classique est le berceau de tout. Montrer ses concordances avec la musique plus contemporaine au grand public participe à la rendre plus attirante. 

-Comment aborder la mer dans l’art aujourd’hui? Est-il encore possible et décent d’évoquer la mer sans évoquer la noyade? 

La question est de savoir si on utilise l’art dans un but non politique ou pour défendre des causes. D’après moi il faudrait en effet parler davantage de la crise migratoire, de la pollution et de l’environnement, mais c’est mon point de vue et je peux comprendre qu’il ne soit pas partagé.

Vos projets futurs: 

Je suis en tournée avec le spectacle Les Aventures du Baron de Münchhausen, mis en scène par Patrice Thibaud. C’est un spectacle qui mêle mime, théâtre et musique et qui raconte l’histoire d’un baron loufoque qui relate ses aventures juste avant sa mort.

Je pars à San Francisco au mois de juin pour chanter Adriana Mater, un opéra de  Kaija Saariaho & Amin Maalouf, dirigé par Peter Sellars. C’est mon actualité principale en ce moment et c’est un projet qui m’enchante beaucoup.