Interview William Susman

Interview William Susman

jeudi 3 février 2022

Festival 1001 notes sort un nouveau CD où Nicolas Horvath interprète la musique du compositeur Américain William Susman. Une musique avec une forte notion rythmique, mais pour autant elle n’est pas dénuée de mélodie, bien au contraire.  Vous pouvez retrouver les CD de Nicolas Horvath ici.

What are the most important moments in your musical career?

Meeting Earle Brown when I was 25. I wrote a large piece for divisi orchestra in my early 20s and it was accepted at the BMI awards. At the awards ceremony, I met Earle. He had championed my piece and subsequently commissioned a new piece from me through the Fromm Music Foundation that he was heading up at the time. The piece led to performances at the Aspen Music Festival as well as with Ernest Bour and the Netherlands Radio Chamber Orchestra at the Gaudeamus and Alicante music festivals.

With regard to music for film, scoring the documentary Native New Yorker. The film won Best Documentary Short at the Tribeca Film Festival and has been included in over 30 film festivals worldwide. It was honored in 2015 as one of the best in American experimental film by the National Gallery of Art, Washington D.C.

Most recently, I would say composing Quiet Rhythms Books I – IV. It was a project I worked on from 2010-2013. Many pianists have performed and recorded this music and Nicolas is the first to present the entirety of Book I, collected here for the first time in a single album.

 

The music of Quiet Rhythms has provided the source material for other pieces for a wide array of ensembles.

What is your main source of inspiration?

It really depends on the project. It could be a poem, a novel, photographs, an event, or film. Sometimes it is a rhythmic groove, harmonic pattern, or numeric sequence. Most of the time, it is a combination of several of these sources. 

 

What music do you like?

I am drawn to music with a strong rhythmic drive and a rich harmonic landscape. Many different styles and genres from around the world come to mind. My early studies are in the piano music of Eurocentric classical composers and American jazz pianists. I am still drawn to that music and frequently have my radio or playlist tuned to those sorts of stations. 

 

How do you view classical music?

As a continuum of musical discovery and ideas that are shared by many, further developed and transformed, evolving into something else. But they still have that kernel, that DNA, so to speak, that dates back centuries. As a person who places dots on lines and asks others to interpret those symbols, I am a steward of something sacred, something that transcends time.

 

 

 

What does algorithmic music bring to musical creation? Is it a constraint?

It brings structure and freedom. It is not a constraint at all. It is a set of parameters or framework. An algorithm is just a modern term for creating form. In my 20s, I worked at Stanford’s CCRMA and IRCAM in Paris, where the term “algorithm” was associated with computer-generated sound. I use algorithms without a computer. Composers have been using algorithms for centuries and with names such as isorhythm, hocketing, fugue, canon, sonata, etc. 

How would you describe your music?

My sound world is firmly rooted in the rhythms and harmony of jazz as well as non-western traditions. The music is distinctly American, and one could call it a post-minimal mélange of sounds and influences in which jazz has played a major role. It is a mixture highly energetic grooves and hypnotic modal-based harmonies. My toolkit uses an eclectic array of devices, from medieval isorhythm and hocket to Afro-Cuban clave and montuño rhythmic patterns.        

 

What atmosphere emerges from this new album?

That is something for each listener to determine for themselves. Nicolas has done a brilliant job of interpreting, recording, and mastering the tracks on this album. He has created an overall warmth and a feeling of gently flowing motion. His recording creates a sense of freely floating down a river on a warm summer day, where one can find calm, serenity, and hopefully, transcendence.

 

What are your future plans?

I’m working on a new collection of piano pieces, an opera about Henry Ford, and several new albums.

Quels sont les moments les plus importants de votre carrière musicale ?

J’ai rencontré Earle Brown quand j’avais 25 ans. J’ai écrit une grande pièce pour orchestre divisi au début de mes 20 ans et elle a été acceptée aux prix BMI. Lors de la cérémonie de remise des prix, j’ai rencontré Earle. Il avait défendu ma pièce et m’avait ensuite commandé une nouvelle pièce par l’intermédiaire de la Fromm Music Foundation qu’il dirigeait à l’époque. La pièce a conduit à des représentations au Festival de musique d’Aspen ainsi qu’avec Ernest Bour et l’Orchestre de chambre de la radio néerlandaise aux festivals de musique Gaudeamus et Alicante.

En ce qui concerne la musique de film, j’ai écrit la musique du documentaire Native New Yorker. Le film a remporté le prix du meilleur court métrage documentaire au Tribeca Film Festival et a été inclus dans plus de 30 festivals de films à travers le monde. Il a été honoré en 2015 comme l’un des meilleurs films expérimentaux américains par la National Gallery of Art, Washington D.C.

Plus récemment, je dirais avoir composé les livres I à IV de Quiet Rhythms. C’est un projet sur lequel j’ai travaillé de 2010 à 2013. De nombreux pianistes ont interprété et enregistré cette musique et Nicolas est le premier à présenter l’intégralité du Livre I, rassemblé ici pour la première fois en un seul album.

La musique de Quiet Rhythms a fourni la matière première d’autres pièces pour un large éventail d’ensembles.

Quelle est votre principale source d’inspiration ?

Cela dépend vraiment du projet. Il peut s’agir d’un poème, d’un roman, de photographies, d’un événement ou d’un film. Parfois, il s’agit d’un groove rythmique, d’un motif harmonique ou d’une séquence numérique. La plupart du temps, il s’agit d’une combinaison de plusieurs de ces sources.

Quelle musique aimez-vous?

Je suis attiré par la musique avec une forte impulsion rythmique et un riche paysage harmonique. De nombreux styles et genres différents du monde entier viennent à l’esprit. Mes premières études portent sur la musique pour piano de compositeurs classiques eurocentriques et de pianistes de jazz américains. Je suis toujours attiré par cette musique et j’ai souvent ma radio ou ma liste de lecture réglée sur ce genre de stations.

Comment voyez-vous la musique classique ?

Comme un continuum de découvertes musicales et d’idées partagées par beaucoup, développées et transformées, évoluant vers autre chose. Mais ils ont toujours ce noyau, cet ADN, pour ainsi dire, qui remonte à des siècles. En tant que personne qui place des points sur des lignes et demande aux autres d’interpréter ces symboles, je suis un intendant de quelque chose de sacré, quelque chose qui transcende le temps.

 

Qu’apporte la musique algorithmique à la création musicale ? Est-ce une contrainte ?

Il apporte structure et liberté. Ce n’est pas du tout une contrainte. Il s’agit d’un ensemble de paramètres ou d’un cadre. Un algorithme est juste un terme moderne pour créer une forme. Dans la vingtaine, j’ai travaillé au CCRMA à Stanford’s et à l’IRCAM de Paris, où le terme « algorithme » était associé au son généré par ordinateur. J’utilise des algorithmes sans ordinateur. Les compositeurs utilisent des algorithmes depuis des siècles et avec des noms tels que isorhythm, hocketing, fugue, canon, sonata, etc.

Comment décririez-vous votre musique ?

Mon univers sonore est fermement ancré dans les rythmes et l’harmonie du jazz ainsi que dans les traditions non occidentales. La musique est typiquement américaine, et on pourrait l’appeler un mélange post-minimal de sons et d’influences dans lequel le jazz a joué un rôle majeur. C’est un mélange de grooves très énergiques et d’harmonies modales hypnotiques. Ma boîte à outils utilise une gamme éclectique de dispositifs, de l’isorhythme et du hochet médiévaux aux modèles rythmiques afro-cubains clave et montuño.

Quelle ambiance se dégage de ce nouvel album ?

C’est quelque chose que chaque auditeur doit déterminer par lui-même. Nicolas a fait un travail brillant d’interprétation, d’enregistrement et de mastering des morceaux de cet album. Il a créé une chaleur globale et une sensation de mouvement fluide. Son enregistrement donne l’impression de flotter librement sur une rivière par une chaude journée d’été, où l’on peut trouver le calme, la sérénité et, espérons-le, la transcendance.

Quels sont vos projets futurs ?

Je travaille sur une nouvelle collection de pièces pour piano, un opéra sur Henry Ford et plusieurs nouveaux albums.