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Entretien avec Vincent Perrot : « Limoges a été une partie fondamentale de ma vie »

jeudi 25 février 2021

Journaliste français, animateur de radio et de télévision, pilote de dragsters et amateur d’histoire du cinéma spécialiste des musiques de film, Vincent Perrot natif de Confolens en Charente est un amoureux du 7e Art depuis ses plus jeunes années. Fasciné par les musiques de films trop peu analysées à l’époque à son goût, il décide de dédier une grande partie de son énergie débordante pour remettre au « centre de village » les compositeurs et les musiques de films.

1001 Notes : Comment va Vincent Perrot en 2021 ?

Vincent Perrot : Je vais très bien ! Malgré les conditions sanitaires qui rythment notre quotidien à tous, je suis ravi de pouvoir continuer à vivre et faire vivre mes passions auprès de tous pour la radio et le cinéma. C’est grâce à la confiance que m’accorde RTL à travers mon émission RTL Pop Ciné [NDLR : tous les dimanches de de 14h00 à 15h30] , un magazine sur tous les aspects du cinéma dont la musique me procure un plaisir de chaque jour.

Je propose aussi « Pop Cinoche » que l’on  retrouve sur internet (ICI et ), un magazine mensuel d’une demi-heure uniquement disponible en ligne où je réalise des interviews, des documents inédits ainsi que mes archives personnelles que je mets à disposition des internautes.

Ce qui est paradoxal, c’est que je n’ai jamais autant baigné dans le monde du cinéma depuis 2020, année où l’on a commencé à nous priver des salles obscures.

1001 Notes : Vous êtes connus pour être un mordu de cinéma à travers la réalisation de portraits et documentaires. Ce qui ressort souvent, c’est la passion pour les compositions musicales du cinéma. Dans un monde gouverné par l’image, pourquoi s’être plus entiché du son que de l’image ?

V. Perrot : Cette passion est née d’une frustration car personne n’en parlait vraiment à l’époque. Ennio Morricone et Vladimir Cosma m’ont éveillé dans les années 70 et ils sont les « pierres fondatrices » de ma passion pour les musiques de films. Je me suis rendu compte que de grands films sans des musiques efficaces manquaient souvent de profondeur.
J’ai donc décidé de pousser mes recherches plus loin pour découvrir ce mariage si particulier entre la musique et l’image.

Ce n’est pas une passion qui date d’hier puisque déjà lorsque j’ai fait mes armes dans l’audiovisuel à FR3 Limoges, l’une de mes premières émission s’intitulait « Des mélodies pour l’image ».

Limoges, c’est la ville qui m’a vu naître en tant qu’homme de médias, des années irremplaçables et fondamentales avant mon grand envol pour Paris.

1001 Notes : Qu’est-ce qui d’après vous fait « une bonne musique de film » ?

V. Perrot : Il est difficile de pouvoir répondre de manière objective à cette question ! La musique est plus abstraite que le cinéma. Malgré tout, il y a quelques « ingrédients » qui nous permettent de déceler une musique de film réussie ! Cela réside dans l’intelligence d’un compositeur et de son talent de musicien pour orchestrer une musique qui a du sens, propre a elle-même et qui s’adapte parfaitement aux images tournées par un metteur en scène, sans être nécessairement figurative.

L’autre défi à relever pour accoucher d’une bonne musique de film, c’est une excellente communication et relation entre « l’Homme d’image » et « l’Homme de musique ».  À l’instar d’une relation amoureuse, la magie peut fonctionner quand ces deux personnes peuvent se comprendre sans parler fondamentalement la même langue.

1001 Notes : Dans les musiques utilisées pour les films, la musique classique a été un filon pour le 7ème Art, quelle est votre relation avec la musique classique ?

V. Perrot : J’ai « rencontré » la musique classique dans mes jeunes années grâce au cinéma ! Comme vous l’avez dit, la musique classique est très présente dans le cinéma. On pense forcément aux œuvres de Stanley Kubrick, Alain Corneau, Bertrand Tavernier ou Alfred Hitchcock par exemple. Ces mêmes réalisateurs affectionnent ou affectionnaient la musique classique et je pense, souhaitaient transmettre leur amour pour cette dernière au public.

C’est par le biais du cinéma que j’ai découvert les plus grandes symphonies des illustres compositeurs de la musique classique comme Beethoven, Mahler, Mozart ou Berlioz.

1001 Notes : Vous avez vécu une dizaine d’années à Limoges, à l’époque de votre adolescence et de la révélation de votre passion pour l’audiovisuel. Que gardez-vous comme souvenirs de la Cité Porcelainière ?

V. Perrot : Limoges a été la ville qui m’a permis de conforter ma passion pour le cinéma et l’audiovisuel. C’est drôle car quand je regarde en arrière, je me rends compte que ma vie a été fragmentée en bouts de dizaines d’années qui ont toute un fil rouge particulier.

Mes premiers 10 ans à Confolens ont été la révélation du cinéma, l’intérêt et la fascination que ça provoquait chez moi.
De 10 à 20 ans, cette période de ma vie où j’habitais à Limoges, cela a été l’approfondissement de cette découverte du cinéma. C’est aussi à Limoges que j’ai réalisé les rencontres-clés qui ont propulsé ma carrière dans l’audio-visuel : Celle avec Jean-Marie Masse [NDLR : Fondateur du Hot Club de Limoges], celle avec Michel Friedmann des Grands Écrans qui m’ont permis de commencer à partager cette passion à travers le monde de la radio et de la télé…

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Source : France Bleu Limousin

Limoges, c’est la ville qui m’a vu naître en tant qu’homme de médias, des années irremplaçables et fondamentales avant mon grand envol pour Paris.

1001 Notes : pour conclure, que peut-on vous souhaiter pour la suite ?

V. Perrot : Que ça continue comme ça tout en essayant de retrouver une possibilité de vivre normalement sa culture et ses passions. J’ai une grosse pensée pour tous les métiers de la Culture et de l’événementiel que l’on souhaite tous très vite retrouver.
Personnellement, je fais le vœu de pouvoir continuer le travail passionné qui est le mien, approfondir le travail de mémoire que j’essaye de faire depuis plus d’une dizaine d’années sur les gens importants du monde du cinéma et de la musique.

Enfin, à long-terme, je rêve d’être reconnu comme un passeur de mémoire à travers la radio, la télévision et les documentaires que je produis afin de ne pas oublier notre patrimoine immatériel du cinéma comme Belmondo, Aznavour et autres… ainsi, les générations futures n’oublient pas ces grands piliers du 7ème Art.

Merci Vincent Perrot.

 

Source photo de couverture : Voici.fr